terça-feira, 13 de março de 2018

GUINÉ: CONAKRY PARALISADA POR CONFRONTOS SOCIAIS E POLÍTICOS


O país do tirano  e jagunço da máfia lusófona, Alpha Condé, está a arder. Afinal, a crise política e social que se vive na Guiné-Conacri é gravíssima. Um presidente que reprime e mata o seu próprio povo é idóneo para ser mediador? Que moral tem o Alpha Condé para dar lição de democracia ao JOMAV e aos bissau-guineenses? Alpha Condé, bu koba koba di djanfa pa fidjus di Guiné-Bissau ma bu cai nel.

Guinée : Conakry paralysée par des heurts sociaux et politiques


Foto de Guinee Buzz.
Foto de Guinee Buzz.
La « journée ville morte », lancée à l'appel de l’opposition, couplée à une grève du syndicat des enseignants a paralysé Conakry, ce lundi. Le centre-ville de Kaloum, habituellement calme, n’a pas été épargné par les manifestations de jeunes, excédés par la fermeture des classes depuis un mois.
Lundi matin. Carrefour Concasseur, dans le quartier de Hamdallaye. Les automobilistes rebroussent chemin sur ordre des gendarmes qui ont barré la route à l’aide de pneus et de carcasses de vieux postes de télévision. Au loin, sur le tronçon qui mène à Bambéto, une fumée noire se dégage au niveau de Niary Wada, l’autre point chaud du quartier. Casques sur la tête, boucliers au point, les forces de l’ordre d’un côté, jeunes de l’autre, forment des petits groupes qui s’observent en chiens de faïence.

Habituellement calme, la commune de Kaloum, le centre administratif et des affaires de Conakry, n’a pas été épargné. Des pneus sont brûlés, des poubelles vidées sur la chaussée et des branches d’arbre obstruent la circulation, également, dans les quartiers de Coronthie, Sandervalia, Manquepas, Almamya, Téminétaye ou de Tombo, qui ressemblent désormais à un champ de bataille.

Colère sociale et politique

Conakry est dans un climat social et politique très tendu. À la « journée ville morte » lancée par l’opposition – qui conteste les résultats des élections communales du 4 février – s’est ajoutée une grève du syndicat des enseignants – qui réclament une augmentation de 40 % des salaires.

En plus des jeunes qui ont répondu à l’appel de l’opposition, d’autres se sont précipités dans les rues excédés par la suspension des cours dans les écoles depuis un mois. Le centre administratif et des affaires de la capitale guinéenne, habituellement calme, est le théâtre de violents affrontements.

>>> A LIRE – Guinée : la fragilité de l’État à l’origine de la résurgence des violences post-électorales

A Kaloum, notamment, manifestants et forces de l’ordre se sont affrontés. Jets de pierres d’un côté, gaz lacrymogènes. « Alpha zéro ! » ; « Nous voulons aller à l’école », scandaient les jeunes manifestants. Mêmes scènes dans la proche banlieue de Dixinn, où des manifestants, dont des femmes, érigeaient des barricades sur la corniche nord, obligeant les usagers de la route à faire demi-tour.

#Conakry ce lundi matin 12mars : Ici ce n'est pas #Hamdallaye, ni #Bambeto ni #Cosa. Nous sommes au centre ville de #kaloum non loin du commissariat central.
Les femmes réclament le retour des enfants à l'école. #Guinee 📸 Hamza Bah

Des ronds-points transformés en salles de classe

Faute de cours dans les écoles, le collectif Mobilisation citoyenne pour sauver l’école guinéenne avait appelé à des « simulations », consistant à transformer certains endroits de la ville en salles de classe. Avec des slogans comme « Ouvrez les classes ! » ; « Les enfants en classe ! » ou encore « Tant vaut l’école, tant vaut la Nation ! »
« Nous avons décidé ce lundi d’investir les rues, carrefours et ronds-points pour les transformer en salles de classe, jusqu’à ce que les enfants retournent à l’école. Nous demandons au chef de l’État de prendre ses responsabilités pour accéder à la demande sociale légitime des enseignants pour permettre la reprise normale des cours », explique Ibrahima Diallo, porte-parole du collectif.
Certains de ces regroupements ont été dispersés par les forces de l’ordre, notamment celui organisé dans la matinée au rond-point de Bambéto. Le collectif ne désarme pas pour autant. Ibrahima Diallo appelle même « les citoyens à continuer d’investir les rues demain [mardi 13 mars, NDLR] pour les transformer en salles de classes, jusqu’au retour des enfants à l’école ».

Le dialogue s’enlise

Le dialogue ouvert le 28 février dernier entre les syndicalistes et le gouvernement dirigé par Mohamed Saïd Fofana, ancien Premier ministre nommé dernièrement médiateur de la République, Tibou Kamara, ministre conseiller spécial d’Alpha Condé et le ministre de l’Unité nationale et de la citoyenneté, Khalifa Gassama Diaby, s’enlise.





Au terme de leur réunion avec la base, samedi 10 mars, les syndicalistes ont rejeté la proposition du gouvernement de payer de manière échelonnée les 40 % d’augmentation salariale. En chœur, ceux-ci ont rejeté la proposition, au motif que payer l’intégralité des augmentations était non-négociable, faute de quoi le mot d’ordre de grève serait maintenu.

Le RPG dénonce une « grève politique »


Certains acteurs de la société civile – dont la Plateforme des citoyens unis pour le développement (PCUD) – ont signé une déclaration suggérant que le départ du gouvernement puisse être une solution pour sortir de la crise. Une position qui a immédiatement fait réagir le RPG Arc-en-ciel, parti au pouvoir, qui dénonce de son côté une « grève politique », et accuse les syndicalistes d’être de mèche avec l’opposition.

Comme ce n’est plus une revendication de salaire, mais politique. Nous mettons en garde les fauteurs de troubles




Le ministre de la Culture Sanoussy Bantama Sow et M’Bany Sangaré, secrétaire général de la jeunesse du RPG, ont ainsi appelé à « la résistance » contre « ceux qui chercheraient à écourter » le mandat du président Alpha Condé, qui finit en 2020.
« Ils veulent profiter d’une grève pour atteindre leur dessein ignoble. Comme ce n’est plus une revendication [sur une augmentation] de salaire, mais politique, nous nous opposerons. Nous mettons en garde les fauteurs de troubles qui empêchent les gens d’aller au travail », ont ainsi répliqué les responsables du parti. Ces derniers ont également appelé à des contre-manifestations, opposant aux appels à des « journées mortes » des appels à des journées « ville vivante ».

Une radio privée attaquée et deux blessés non officiels

Signe du climat de tension qui règne dans la capitale, la radio privée Espace FM a été attaquée par un groupe non identifié causant « d’importants dégâts matériels », selon son PDG, Lamine Guirassy. « Ces attaques étaient prévisibles », assure-t-il, déplorant que la gendarmerie n’ait pas répondu à son appel pour venir sécuriser la radio dès le lundi matin.
Lamine Guirassy estime payer une intervention d’Abdoulaye Bah, candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), qui a appelé sur ses ondes à « chasser » le président Alpha Condé du pouvoir.

Quoiqu’il en soit, le secrétaire administratif du RPG, Lansana Komara, « décline toute responsabilité des militants » de son parti dans ces attaques. Il appelle « les Guinéens à privilégier le dialogue et la concertation. Personne ne peut [être] gagnant [dans] cette anarchie ».
Par ailleurs, l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, le principal parti d’opposition, fait état de deux blessés par balle, pris en charge à l’hôpital Jean-Paul-II en banlieue de Conakry. Un bilan non confirmé par le porte-parole du gouvernement, le ministre Damantang Albert Camara.

Le Conseil national des organisations de la société civile (CNOSCG) a initié une médiation, dimanche 11 mars, entre le RPG Arc-en-ciel et l’UFDG. Le président du CNOSCG, Dansa Kourouma, avait été reçu la veille, samedi 10 mars, par le président Alpha Condé, et le dimanche par le chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo. Dansa Kourouma a appelé les différentes parties à faire prévaloir le respect de la loi sur l’affrontement et les violences verbales. Des appels qui, pour l’instant, n’ont pas permis de ramener le calme dans les rues de Conakry.